Des artistes et organisations artistiques autochtones du Québec se regroupent et signent un manifeste
qui a été déposé auprès de plus de 40 institutions politiques et culturelles allochtones et autochtones.
Soixante-quatorze artistes et organisations artistiques autochtones du Québec ont signé un manifeste pour l’avancement des Arts, des artistes et des organisations artistiques autochtones du Québec, qui vient d’être déposé par les Productions Ondinnok, au nom de ces signataires, en vue du renouvellement de la politique culturelle du Québec « Partout la culture » et du « Plan d’Action gouvernemental pour le développement social et culturel des Premières Nations et des Inuit 2017-2022 ».
Le manifeste fait suite à la tenue de l’État des lieux sur la situation des arts autochtones au Québec qui a rassemblé historiquement une cinquantaine d’artistes et représentant.e.s d’organisations artistiques autochtones, les 17-18 mai 2017 à Montréal, ainsi qu’à une série de consultations tenues depuis plus de deux ans auprès des acteurs de ce milieu.
Le manifeste a été remis au gouvernement du Québec en interpellant le Premier ministre, le ministre de la culture, le Ministre responsable des Affaires autochtones responsable du Plan d’Action gouvernemental, au Ministère du Patrimoine canadien, à la Mairesse de Montréal, ainsi qu’aux grandes institutions culturelles de notre société : les Conseils des arts (CAC, CALQ et CAM), les conseils régionaux de la culture, les institutions muséales du Québec, les lieux de diffusion des arts de la scène et les réseaux de tournées. Les réclamations formulées au sein du manifeste interpellent également l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Makivik, le Conseil en Éducation des Premières Nations, Kativik et les chefs des Conseils de bande, quant à leur responsabilité.
Les artistes et organisations artistiques autochtones du Québec réclament des investissements majeurs pour éliminer l’écart actuel entre les arts autochtones du Québec et ceux du reste du Canada, ainsi qu’entre les arts autochtones et les arts allochtones au Québec même. Ils affirment la nécessité d’une présence accrue des arts et des artistes autochtones sur toutes les scènes du Québec, dans les grandes institutions d’exposition, au cœur du système de l’éducation ainsi qu’au sein des Nations et des communautés éloignées pour permettre une véritable reconstruction culturelle des Nations et participer à leur reconnaissance au sein de la société québécoise.
Tel que le souligne Yves Sioui Durand, artiste de théâtre et fondateur des Productions Ondinnok : « L’art exprime et révèle l’essence de nos cultures, la visibilité et l’accès à l’expression artistique autochtone dans tout le Québec et partout au sein de nos Nations sont les meilleures médecines contre le racisme et le rejet. L’expression artistique autochtone est le lieu d’une autodétermination culturelle, d’une affirmation identitaire et le lieu pacifié de l’espoir ».
C’est dans l’espoir que les institutions politiques et artistiques allochtones et autochtones prennent conscience de cette réalité et adoptent les mesures nécessaires que ce manifeste leur a été transmis.
Natasia Mukash, artiste visuelle de Whapmagoostui et signataire du manifeste affirme être « très honorée de faire partie de ce processus d’autodétermination collectif ! Des mots forts et résilients qui résonneront pendant des générations ».
Le manifeste se veut une clé pour inventer des perspectives de développement des Arts, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des réserves. Une clé pour ouvrir la porte à un avenir où les jeunes autochtones pourront s’ancrer dans leur culture et s’épanouir.
Lire le manifeste