CHAOS II : Puissance et manigances de l’art indiscipliné

JOURNÉE DE RÉFLEXION
Samedi 6 juin 2015
Centre de production artistique et culturelle Alyne-LeBel
310, boulevard Langelier, salle 135, Québec

Mot du président du RAIQ, Gaëtan Gosselin

Animateurs (PDF)

Manifeste de l’Interdisciplinarité (PDF)

Programme(PDF)


Mot du président du RAIQ, Gaëtan Gosselin

« Qui sème le vent récolte le tempo »
MC Solaar

La culture de masse connaît une formidable ascension : croissance des investissements monopolisés, convergence des conglomérats médiatiques, augmentation et élargissement du soutien étatique, délocalisation et migration des expertises, diversification exponentielle de l’offre culturelle, multiplication des plateformes d’accès, dématérialisation de l’espace public : dans ce contexte qu’en est-il de la vitalité artistique interdisciplinaire, souvent qualifiée d’indisciplinée ? A-t-elle un avenir ? Sommes-nous en train d’assister à l’érosion d’une certaine idée de l’art, à l’extinction pure et simple de ce qui, il y a quelques années, constituait une solution à l’arbitraire institutionnel, soit l’adhésion à des valeurs et à un mode de production artistique basés sur la solidarité, l’entraide et la reconnaissance mutuelle ? Épuisement ou renoncement ?

L’idée d’une fin prochaine de l’art et de ses instigateurs issus du XXe siècle pourrait s’avérer d’un fatalisme identique à celui qui annonce l’extinction prochaine de nombreuses espèces et de leur action sur le monde. Ces quelques réflexions nous amènent aujourd’hui à examiner ensemble les capacités réelles de transformation sociale que comporte la pratique artistique indisciplinée, celle qu’on imagine libre et indépendante des contingences hégémoniques qui opèrent tout autant dans le champ artistique que dans le champ social au sens large. Renouer avec la puissance politique de l’art indiscipliné, ruiner la pensée magique individualisante au profit de l’action commune, voilà le défi que lance cette seconde édition de CHAOS aux communautés artistiques excentriques et excentrées, fragilisées par l’indifférence de la classe politique et l’arrogance institutionnelle des organismes de soutien aux arts. Il nous faut aujourd’hui accroître la puissance politique et sociale de l’action artistique !

GAËTAN GOSSELIN, 2015
président du RAIQ