Alors que les premiers déploiements des réseaux de téléphonie mobile 5G s’organisent au Canada, cette chronique a pour objectif de tracer un portrait sommaire de la technologie et de donner quelques pistes à celles et ceux qui souhaiteraient s’informer davantage.
La technologie
Le terme 5G identifie la cinquième génération des standards de téléphonie mobile. Il s’agit d’une technologie dont les capacités de transfert de données sont significativement plus importantes que celles de la téléphonie 4G, avec laquelle nous nous sommes familiarisé.e.s depuis les années 2010. Ces capacités comprennent à la fois une augmentation du débit (plus d’informations transférées en une seconde), une diminution de la latence (moins de temps d’attente entre chaque opération) et une grande fiabilité. La 5G vise également à supporter un nombre accru de connexions par kilomètre carré (jusqu’à un million d’appareils, soit dix fois plus que la 4G) (Tchéhouali, 2020).
Ces performances remarquables sont soutenues par des technologies similaires à la 4G ou la 3G et pourraient théoriquement fonctionner sur les mêmes fréquences. Pour éviter l’engorgement qui viendra assez inévitablement avec le trafic de données toujours croissant, les organismes étatiques, tel que le CRTC au Canada, alloueront toutefois d’autres fréquences aux réseaux 5G. Du côté des infrastructures matérielles, cela signifie par exemple que de nouvelles antennes devront être installées, mais celles-ci pourront prendre place sur des mâts déjà existants (Lagrange, 2020).
Les opportunités/les applications
Les applications projetées pour cette technologie, qui sont le plus souvent citées dans les médias, sont la télémédecine (notamment la possibilité de réaliser des chirurgies à distance), les transports autonomes (des flottes de voitures opérées par des ordinateurs, par exemple) et les villes intelligentes (pour un contrôle automatisé et optimal des feux de circulation, de l’arrosage des plantes, etc.). Plus simplement, les capacités accrues dans le transfert de données favoriseront l’accès (entre autres en mode streaming) à des contenus multimédia et interactifs en très haute définition (musique, films, réalités virtuelle et augmentée, etc.).
Sur le plan technologique, les opportunités offertes par la 5G dans le domaine des arts s’inscrivent ainsi en quelque sorte dans le prolongement de ce qui est déjà possible avec internet, les réalités virtuelle et augmentée, les caméras, les micros, la robotique et tout l’éventail des technologies que se sont approprié les artistes de notre milieu au fil des années.
Et sur le plan critique, le champ est libre à celles et ceux qui souhaiteraient investir ce thème dans toute sa complexité, car à travers cette dense toile de relations, toute une foule d’enjeux se nouent et se dénouent. Pour conclure cette courte chronique, j’en propose une liste non exhaustive, nécessairement superficielle, afin d’illustrer la portée sociale, politique, voire même esthétique de la technologie 5G.
- désinformation
- effets des ondes électromagnétiques sur la santé (consulter aussi le rapport de l’INSPQ)
- méthodologie scientifique
- économie
- politique internationale
- consommation énergétique
- technophilie et technophobie
Enfin, insistons une dernière fois sur le fait que tout regard critique sur cette technologie ou une autre doit idéalement s’appuyer sur une trame d’informations impartiales et vérifiables. La prolifération de contenus médiatiques fondés sur des bases pour le moins questionnables nous invite toutes et tous à la prudence et à la vigilance.
À bientôt,
Isabelle L’Heureux